⭕ Cercle infernal
Quand le remède aggrave le mal…
En Inde, ce cercle vicieux s’applique à la qualité de l’air : pour dissiper l’épaisse pollution qui asphyxie Delhi, les autorités ont décidé d’installer des ventilateurs géants.
De véritables tours qui comprennent 40 ventilateurs et qui ont pour objectif de brasser l’air devenu irrespirable par la pollution.

Il y a cependant un gros hic : ces ventilateurs consomment énormément d’électricité. Cette électricité en Inde est largement produite à partir de centrales à charbon.
Produire de l’électricité à partir du charbon, c’est hélas la double peine :
Des émissions de gaz à effet de serre qui conduisent au réchauffement climatique
L’émission de particules qui polluent localement l’air respiré
A la différence du problème climatique qui est planétaire, la pollution de l’air est un sujet aux causes et conséquences locales.
Plutôt que de s’attaquer aux causes de la pollution de l’air, on bricole un dispositif qui risque de détériorer la qualité de l’air.
📝 Les mots ont un sens
La sécheresse à Madagascar menace la population de famine, les inondations en Allemagne font plus d’une centaine de morts, les feux ont ravagé Lytton au Canada…
La liste s’allonge chaque semaine. Des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus intenses.
Mais au fait, ces catastrophes sont-elles vraiment “naturelles” ?
Delphine Batho, candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle propose de les renommer :
"Nous devons aux victimes la vérité, il ne s'agit pas d'une catastrophe naturelle mais d'une catastrophe d'origine humaine liée au réchauffement climatique”.
Une réflexion utile sur le sens des mots et la manière dont ils résonnent en nous.
Continuer à parler de catastrophes naturelles semble faire porter à “la nature” la responsabilité de ce qui nous arrive.
La proposition de Delphine Batho a le mérite de relier ces catastrophes à leurs origines humaines (ce que disent tous les scientifiques).
Alors, on fait évoluer notre vocabulaire ?
🎉 Le vrac des Good News
C’est l’été, les vacances approchent, on fait le plein d’énergie avec une grosse dose de good news cette semaine.
Le Groenland annonce l’interdiction de la prospection pétrolière sur son territoire.
La France annonce sa volonté d’interdire le broyage des poussins mâles en 2022. On parle de 50 millions de poussins qui sont broyés (ou gazés) chaque année en France peu après leur naissance, juste parce qu’ils ne sont pas rentables (= ils ne pondent pas).
Le 16 juillet, la Chine a annoncé le lancement de son marché du carbone. Ce lancement s’accompagne de nouvelles obligations pour les entreprises qui devront communiquer leurs données d’externalités négatives (avec vérification par un tiers).
🍆 Le Chiffre : fake
C’est la part d’anomalies constatées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) lors de ses contrôles sur l’origine des fruits et des légumes sur nos étales en 2020.
Un quart des établissements contrôlés vendaient des fruits & légumes produits à l’étranger avec un belle étiquette “Origine France”.
Tricher sur la provenance, c’est évidemment une manière pour les grossistes ou les distributeurs d’augmenter significativement leurs marges.
La DGCCRF a contrôlé 452 établissements en 2020. Elle prévoit d’en contrôler plus de 1000 en 2021 pour faire face à la montée en puissance de ce type de fraudes.
Pas facile d’être un consommateur responsable si les étiquettes ne reflètent pas la réelle provenance des produits !
🧴 Les faiseurs : la consigne is back
L’équipe du Fourgon a décidé de s’attaquer à nos poubelles.
L’idée est aussi chouette que simple : ils effectuent des tournées pour distribuer des caisses de bouteilles en verre et consignées (jus, vin, bière, lait, soda…).
A chaque dépose d’une caisse, Le Fourgon récupère la caisse vide précédente. Les bouteilles sont ensuite remise au producteur qui pourra les réutiliser.
Sur le plan écologique, l’idée a évidemment de nombreux avantages :
La consigne permet la circularité, ce qui économise des ressources et de l’énergie
Pas de livraison d’une seule bouteille. Le Fourgon impose une caisse minimum pour éviter les déplacements multiples.
Les véhicules de livraison sont électriques
Enfin, les producteurs sont très majoritairement locaux pour limiter encore les kilomètres parcourus.
Patience, pour le moment, Le Fourgon ne livre qu’autour de Lille. A suivre !
💚 Greenwashing : ouf !
La crainte commençait à m’envahir : la loi Climat & Résilience était sur le point d’interdire le recours à l’expression “neutralité carbone” ou “neutre en carbone” pour un produit.
La rubrique greenwashing allait-elle disparaître de Pas de Côté ?
Le projet de loi rejoignait la position de tous les spécialistes (dont l’ADEME) qui écrivent rapport après rapport que la neutralité carbone n’a de sens qu’à l’échelle planétaire.
Oui mais voilà, entre le projet de loi et la loi, il y a des nuances qui portent le doux nom de “lobbyistes”.

César Dugast, manager chez Carbone4, et pilote du projet Net Zéro Initiative, explique les subtilités introduites dans le texte final.
L’expression “neutralité carbone” pourra être utilisée si l’entreprise rend disponible les émissions du produit, ce qu’elle a fait pour les réduire, et comment elle les compense.
Avec ce principe, on ne se pose pas la question de l’adéquation du produit avec un monde bas-carbone. Ainsi, un vélo, un avion, une voiture thermique, ou une fusée de tourisme spatial peuvent être autant “neutre en carbone” selon la loi Climat & Résilience.
Nous allons donc avoir des mentions “neutralité carbone*” avec le fameux petit astérisque qui renvoie à une note de bas de page police 6.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire le décryptage d’Arnaud Gossement, avocat spécialiste du sujet.
Le pétrole neutre en carbone ou les vols neutres en carbone ont encore de beaux jours devant eux !
🥇 Ressource : “envoyer des watts”
Cette expression de cycliste, “il faut envoyer des watts” trouve un écho particulier cette semaine avec cette vidéo de 3 minutes.
Alors que les Jeux Olympiques viennent de débuter, regardez ce match entre un champion olympique de cyclisme… et un grille pain !
Une manière supplémentaire de comprendre à quel point nos vies dépendent de l’énergie concentrée et abondante.
Pas sûr qu’on continue à faire griller nos tartines s’il faut produire cet effort chaque matin !
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