🤑 All In !
C’est voté !
Après le “quoi qu’il en coûte” covid, nous sommes clairement dans le “quoi qu’il en coûte” énergétique.
En quelques mois, l’Etat est intervenu de toutes parts pour amortir la hausse des prix de l’énergie : blocage des prix du gaz et de l’électricité, nationalisation d’EDF, chèque énergie, aide pour le fioul, ou encore ristourne à la pompe de 18 centimes sur le carburant (et bientôt de 30 centimes après le vote de cette semaine).
Tout est fait pour ne surtout pas ressentir les conséquences des hausses du prix des énergies fossiles.
Nous rendons-nous bien compte que sans cette intervention, la fête serait déjà terminée. Elisabeth Borne le dit elle-même :
“S'il n'y avait pas de bouclier sur le prix du gaz ni de plafonnement sur les prix de l'électricité, « l'électricité serait un tiers plus chère et le gaz, 45 à 50 %.”
Et la Première ministre d’enchaîner sur cette phrase qui en dit long :
“On n'imagine pas demander aux Français, à commencer par les Français modestes, de payer leur gaz 45 % plus cher ou leur électricité un tiers plus chère”.
“On n’imagine pas”… et pourtant peut-être qu’il serait nécessaire de l’imaginer.
Que ce soit à cause du prix, de la pénurie physique, ou encore pour le volet climat, le bateau fossile coule et il est vital de s’en extirper.
Non non, je ne dis pas qu’il ne faut pas aider les Français dans cette période de hausse brutale des prix. Ce qui choque, ce n’est pas le soutien de l’Etat, c’est son caractère indifférencié.
Mis à part le chèque énergie (qui est ciblé sur les ménages à faibles revenus), les autres dispositifs profitent à tous. Y compris à ceux qui n’en ont pas besoin.
Et ce qui devait arriver arriva… Le Conseil d’Analyse Economique vient de chiffrer l’impact de la ristourne de 18 centimes sur le carburant et devinez quoi… Elle a profité 2 fois plus aux 10% les plus riches qu’aux 10% les plus pauvres, tout simplement car les premiers roulent 2 fois plus.
🎉 Le vrac des Good News
Baisse très significative de la consommation de viande par habitant en Allemagne : -12,3% en 10 ans ! Les explications sous le tweet et dans l’article sont intéressantes.
Malgré l’opposition du Sénat, Joe Biden réaffirme sa volonté de respecter la trajectoire de l’Accord de Paris et compte passer par des décrets pour court-circuiter l’opposition.
🥶 Le chiffre : anticipation
C’est l’augmentation des ventes de radiateurs électriques en Allemagne sur le mois de juillet 2022 versus 2021…
Ce chiffre provient d’une enseigne spécialisée allemande qui voit ses rayons se vider et ses stocks s’épuiser.
Les Allemands, très dépendants du gaz russe, anticipent un hiver pénurique et prennent leurs dispositions.
Ces achats inquiètent les autorités et les spécialistes car les radiateurs électriques soufflants sont très énergivores. Marco Wünsch, un expert du secteur précise :
“Si, par les froides soirées d’hiver, des millions d’Allemands branchent des radiateurs électriques, cela pourrait être dangereux pour le réseau électrique.”
Sacré effet domino si le manque de gaz entraîne avec lui le crash du système électrique.
👩👦 Les faiseurs : en famille
Derrière chaque dirigeante ou dirigeant de multinationale se cache un petit cœur qui bat, une famille, des amis… et parfois des enfants.
C’est sur cette corde sensible que joue le cabinet Sparknews en organisant des séminaires “parent-enfant”.
Concrètement, ce sont des “retraites” de 3 jours avec des leaders économiques accompagnés de leurs enfants pour réfléchir conjointement à l’avenir de la planète.
Echanges, ateliers, interventions de personnes inspirantes comme Cyril Dion, rythment ce séminaire qui a pour ambition la prise de conscience et le passage à l’action.
Une idée excellentissime, repérée sur le compte Linkedin de Charles Sirot, pour remettre de l’humain dans la conduite des affaires.
L’un des participants, le PDG de FM Logistics , Jean-Christophe Machet, témoigne :
“La remarque de ma fille m'a permis de passer du stade de la réflexion à celui de la concrétisation. Face à vos enfants, vous êtes, en quelque sorte, en devoir ou en obligation de le faire. Cela oblige”.
✈️ Greenwashing : sky is the limit
La Lufthansa s’illustre par une campagne de greenwashing sans complexe dans laquelle la compagnie relie très directement le transport aérien avec la protection de la planète.
Le jury d’éthique de la publicité a été saisi en Belgique et a condamné cette campagne en pointant les éléments suivants :
“Le Jury est néanmoins d’avis que […] les deux affiches sont de nature à transmettre, de manière vague et générale, le message selon lequel le transport aérien promu entraînerait toutes sortes d’avantages environnementaux”.
“Il a dès lors estimé que les affiches en question sont bien de nature à pouvoir induire le consommateur moyen en erreur quant à l’impact environnemental des services promus”.
Voilà qui remet l’avion au milieu du tarmac.
👍🏼 La ressource : c’est possible
Je suis très heureux de vous partager la ressource de cette semaine. Je l’ai dévorée.
Si (comme moi) vous vous sentez parfois impuissant face à l’immensité du défi climatique… Si vous vous dîtes parfois qu’atteindre 2 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par personne est vertigineux… alors cette ressource devrait vous plaire.
L’excellent compte twitter “Après l’effondrement” a réalisé un thread pédagogique dans lequel il chiffre année après année quelques actions structurelles et individuelles et prouve qu’elles peuvent “suffire” à nous mettre sur la trajectoire de l’Accord de Paris.
Je vous laisse à la découverte de Gaby, le personnage inventé pour l’occasion.


Et si on devenait tous Gaby ?