🏅 Réussir
Comment être le plus efficace possible pour réussir notre transition vers un monde bas carbone ? C’est probablement une question qui obsède toutes les personnes sensibilisées au sujet.
Devons-nous être radicaux ? Faut-il faire peur pour réveiller les consciences ? Faut-il interdire et/ou taxer et/ou sensibiliser ? Faut-il restreindre les libertés individuelles pour garantir la liberté collective ? Faut-il au contraire encourager les petits pas ? Faut-il rester positif pour susciter l’enthousiasme ?
Bref, quelle stratégie adopter pour réussir la conduite du changement ? Un exercice vital de changement de société qui se doit d’être complet, rapide et ne laisser personne de côté.
Je n’ai pas la réponse.
Ma conviction, c’est que les YakaFokon se heurtent assez vite à la réalité et aux injonctions contradictoires. Si c’était si simple, on aurait déjà réussi depuis longtemps.
C’est précisément le thème de l’émission C ce soir, présentée par Karim Rissouli et diffusée mardi 13 septembre.
Des invités de très haut niveau (Sandrine Rousseau, Paloma Moritz, François Gemenne, Jean Garrigues…) avec des journalistes de très haut niveau et donc un débat riche, animé et extrêmement instructif.
Le débat de C ce soir pose aussi la question de la pureté militante et de l’exemplarité.
J’ai été touché par la détresse de François Gemenne (membre du GIEC) qui a donné une partie de sa vie aux enjeux climatiques et qui est traumatisé par la vague de haine reçue sur les réseaux sociaux pour avoir pris un vol Paris-Nice.
Je ressors de cette émission en pensant que chacun apporte quelque chose de complémentaire.
Sandrine Rousseau agit sur le terrain des valeurs et élargit la fenêtre d’Overton. Paloma Moritz alerte en relatant les faits. François Gemenne apporte la connaissance et affronte la complexité opérationnelle du changement. Brune Poirson affronte aussi la complexité des rouages législatifs.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Quelle est la meilleure stratégie d’action ? C’est le petit sondage de la semaine.
🎉 Le vrac des Good News
Des journalistes s’engagent en signant une charte ambitieuse pour mieux traiter l’urgence climatique !
Un journal local de la Réunion va encore plus loin en annonçant son intention de boycotter la coupe du monde au Qatar.
La Commission européenne avance sur le plafonnement des superprofits des entreprises énergétiques. La mesure devrait rapporter 140 milliards qui seront redistribués aux Etats membres afin d’aider les entreprises et les ménages en difficultés.
🔥 Le chiffre : ça boucle
Ce sont les émissions en tonnes de CO2 liées aux feux de forêt en France cet été. Ce chiffre a été publié le 12 août. Nul doute que le compteur a encore largement augmenté depuis cette date.
En effet, lorsque la végétation brûle, elle libère tout le CO2 qu’elle a capturé durant sa croissance.
Et c’est ainsi qu’on entre dans une boucle de rétroaction infernale: plus il fait chaud, plus il y a d’incendies, et donc plus il y a de CO2 relâché, et donc plus il fait chaud etc etc…
1 000 000 de tonnes, c’est beaucoup ? Oui, c’est l’équivalent de ce qu’émettent en moyenne 100 000 Français en une année !
Cet été, les feux ont battu en France tous les records. Ce graph de l’EFFIS, l’organisme qui monitore les feux en Europe, nous permet de nous rendre compte de l’ampleur de la situation.
🏃🏼♂️ Les faiseurs : renoncer
Un acte très fort qui secoue le monde du trail.
Le champion britannique Andy Symonds a décidé de ne pas se rendre aux championnats du monde de trail organisés en Thaïlande à cause du poids carbone du déplacement.
Voici le message qu’il a diffusé sur ses réseaux :
“J'ai pris la décision de décliner la proposition de participer aux championnats du monde de trail cette année, suite à ma sélection dans l’équipe britannique.
Mon empreinte carbone pour 2022 sera d’environ 6,3 tonnes équivalent C02.
Ce qui est déjà trop.Afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à un niveau qui ne soit pas trop dévastateur, nous devons viser 2 tonnes chacun.
Nous sommes la cause du problème, nous qui vivons et habitons dans les pays les plus riches de la planète. C’est donc nous qui pouvons faire la différence. […]
C'est principalement pour cette raison que j'ai refusé l'opportunité de représenter la Grande-Bretagne aux Championnats du monde de Trail. J'adore concourir à un niveau international et il n'y a pas grand-chose que j'apprécie plus que de courir en portant les couleurs de la Grande-Bretagne. Cependant, cette année, les championnats du monde se déroulent en Thaïlande et je ne peux tout simplement pas justifier, surtout à moi-même, l’ajout de 4 tonnes supplémentaires à mon empreinte carbone de 2022. […]
Je ne culpabilise personne, j’ai moi-même mes contradictions dans l’affaire ; je mange un burger de temps en temps, j’ai une maison individuelle avec piscine… mais il me semble particulièrement incohérent de tenter de tenir un discours public en faveur de pratiques responsables et ensuite de sauter dans un avion pour la Thaïlande pour faire un footing de huit heures”.
Absolument rien à ajouter, tout est dit. Brillant et inspirant.
👗 Greenwashing : exceptionnel
Imaginez dans la même phrase : surconsommation, Kim Kardashian, Balenciaga et urgence climatique… Kamoulox
Ils ont donc osé.
La marque Balenciaga avec comme égérie Kim Kardashian lance une campagne avec pour thème l’urgence climatique.
La photo est ainsi censée alerter sur les conséquences du dérèglement climatique en présentant la star dans un environnement en péril.
Comme si Kim Kardashian et son mode de vie exposé quotidiennement devant ses 329 millions d’abonnés sur Instagram n’avait pas une légère responsabilité en matière d’imaginaire non compatible avec un monde soutenable.
#SansVoix
🌼 La ressource : la vie
La semaine dernière, nous nous sommes promenés à côté d’un champ de lin. Ma fille (de 8 ans) ne m’a pas cru quand je lui ai expliqué que son t-shirt était issu de la “nature”.
Notre niveau de technicité et nos modes de vie urbains nous déconnectent tellement du vivant qu’on a quasi l’impression de pouvoir nous en passer. Une sensation de toute puissance humaine qui dompterait la nature et pourrait s’en affranchir.
Le tweet de l’IPBES (l’équivalent du GIEC pour la biodiversité) de cette semaine rappelle l’ensemble des services éco-systémiques (même si cette approche fait débat) rendus par la “nature”.
Sans nature, pas d’air, pas d’eau, pas de nourriture, pas de matières premières. Strictement rien.
Et en plus du message important diffusé, l’IPBES publie un timelapse d’une beauté infinie.
1 minute 22 hors du temps.