Dernière “rediff de l’été” avant la reprise de Pas de Côté la semaine prochaine.
Trop hâte de vous retrouver avec une version un peu enrichie dès dimanche prochain.
Aujourd’hui, on revient sur 5 chiffres forts de cette saison.
⛔ Le Chiffre : à l’envers (18/04/2021)
C'est l'augmentation (en GW) du parc installé de centrales à charbon dans le monde en 2020.
Elle n'est pas belle la transition énergétique ?
C'est toujours flippant de regarder les chiffres en valeur absolue et à l'échelle du monde entier. Car force est de constater que ça ne va pas dans le bon sens.
En regardant plus précisément, on voit qu'on ferme des centrales à charbon en Europe et aux Etats-Unis mais que les mises en service en Chine surcompensent ces fermetures.
Et ces mises en service ne sont pas prêtes de s'arrêter : il y a plus de 500 GW supplémentaires prévus (soit en construction, soit en attente de licence...). Cela représente environ 25% du parc actuellement en service.
L'idée n'est pas de blâmer la Chine. Notre consommation ici est un puissant moteur de la production là-bas.
💔 Le Chiffre : ça pique fort (20/06/2021)
C’est incontestablement le chiffre de la semaine. Disons le clairement, il ne fait pas plaisir du tout !
Les experts du réseau REN21 ont publié mardi une version actualisée du mix énergétique mondial. On y apprend que les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) représentent 80,2% de notre consommation d’énergie finale en 2019.
Ces fameuses énergies fossiles qui émettent du CO2 responsable du réchauffement climatique.
Au delà du chiffre brut, ce qui fend le cœur, c’est la dynamique : en 2009, les énergies fossiles représentaient 80,3% de notre consommation d’énergie finale.
Dit autrement, en 10 ans, nous n’avons pas réussi à décarboner notre énergie d’un pouce. Tout ça pour ça.
Alors, oui les énergies renouvelables ont progressé. Mais les énergies fossiles aussi, dopées par les investissements massifs des banques et des Etats qui continuent de soutenir la filière.
Dans un contexte de croissance forte de la demande, les énergies “bas-carbone” ne remplacent pas les énergies fossiles, elles s’y ajoutent. La transition ne se fera pas sans l’indispensable SOBRIETE.
Le rapport conclut sans ambiguïté :
"Nous sommes loin du changement de paradigme nécessaire à un avenir énergétique propre, plus sain et plus équitable"
📈 Le Chiffre : et du coup… (9/05/2021)
C'est le chiffre qui devrait faire l'ouverture de tous les 20h... Vous l'avez ?
421,21, c'est en ppm (parties par millions), la concentration de l'atmosphère en CO2 qui a été atteinte le 3 avril dernier. Et ce pic n'est pas un accident isolé. Nous vivons désormais avec une concentration en CO2 autour de 420 ppm.
Cette augmentation de la concentration en CO2 dans l'atmosphère est directement causée par nos activités humaines et notre addiction aux énergies fossiles.
La conséquence, c'est davantage d'effet de serre, et donc davantage de réchauffement.
Plus que le chiffre brut, c'est la trajectoire qui est sidérante. Depuis 2,6 millions d'années (qui correspondent à l'ère quaternaire et à l'apparition de l'homme), la concentration est restée assez stable entre 180 et 280 ppm.
La machine s'emballe avec la révolution industrielle. La courbe monte à pic.
En 35 ans (mon âge) la concentration a augmenté de près de 25%. Un chiffre incroyable si on le met en perspective avec la quasi stabilité sur 2,6 millions d'années.
🍷 Le Chiffre : cheers ! (7/03/2021)
Les vendanges ont lieu en moyenne 18 jours plus tôt qu'il y a 50 ans.
Voilà un indicateur concret et tangible de l'importance et de la rapidité du réchauffement climatique. Pour beaucoup d'entre nous, c'est quand même plus parlant que les degrés ou les concentrations en ppm.
La tendance est la même sur tous les territoires. Cela dit, c'est l'Alsace qui a connu le changement le plus spectaculaire avec plus de 20 jours d'avance.
Reste plus qu'à ouvrir une bonne bouteille pour oublier.
💧 Le Chiffre : 1/4 des humains (4/07/2021)
C’est le nombre d’habitants sud-asiatiques dont la vie dépend des glaciers de la chaîne himalayenne.
Le cycle naturel des glaciers leur apporte l’eau douce indispensable à la vie : boire, se laver, mais aussi se nourrir avec l’agriculture, ou produire de l’énergie avec l’hydroélectricité.
A moyen terme, la fonte de ces glaciers est une menace directe pour leurs vies. Selon les scénarios de réchauffement climatique, entre un tiers et deux tiers des glaciers de l’Himalaya pourraient avoir disparu en 2100.
A court terme, ce sont les inondations qui inquiètent les scientifiques. La fonte des glaciers est en train de créer des centaines de lacs : 900 nouveaux lacs se sont formés en 20 ans dans ces montagnes. L’accumulation d’eau peut faire céder les moraines et déverser dans les villes et villages en contrebas d’immenses quantités d’eau.
Pour ce phénomène comme pour d’autres, la tendance est à l’accélération. Alton Byers, géographe spécialiste de la montagne, précise :
“Tout cela se déroule beaucoup plus vite qu’on ne le prévoyait il y a seulement cinq ou dix ans”.
Pour aller plus loin, lisez l’article passionnant du National Geographic sur le sujet.
Vous avez aimé ? Faîtes-en profiter les copains, partagez cet article !
Si vous êtes arrivé là par hasard, inscrivez-vous pour recevoir Pas de Côté dimanche prochain.