✉ Aujourd’hui, on vote !
Ok, on vote, mais pourquoi au fait ?
Nous votons pour les élections régionales et départementales.
A en croire les prévisions d’abstention, nous avons du mal à comprendre le rôle des régions dans le millefeuille territoriale français… et pourtant !
La région est un échelon idéal pour réaliser des transformations significatives. Reporterre nous aide à y voir plus clair :
La taille du territoire : assez grand pour des changements d’ampleur mais à taille humaine pour rester connecté aux réalités locales des habitants.
Les financements : les régions distribuent 77% des aides européennes, soit plus de 20 milliards par an. Elles sont aussi au cœur du plan de relance. Elles disposent donc des fonds pour financer la transition écologique
Le rôle de planificateur : elles sont chargées de décliner localement les ambitions environnementales nationales par l’intermédiaire du Sraddet (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires).
Les domaines de compétences : les régions sont en charge des transports, d’une partie de l’agriculture, de la formation professionnelle, de l’enseignement secondaire, de l’aménagement du territoire…
Les régions ont donc entre leurs mains des leviers puissants pour réaliser la transition écologique.
A nous de jouer aujourd’hui !
🤝 Front commun
C’est un rapport commun important que viennent de publier le GIEC et l’IPBES.
On ne présente plus le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui fait consensus dans le monde sur la question climatique.
L’IPBES (la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) est peut-être moins bien connue : c’est l’équivalent du GIEC sur les questions de biodiversité.
Ils disent ensemble que les sujets du climat et de la biodiversité sont extrêmement liés et qu’il faut veiller à ne pas délaisser l’un au profit de l’autre.
Par exemple, planter une immense forêt en monoculture peut-être “positif” pour le climat (en captant du CO2) mais “négatif” pour la biodiversité (moins riche, plus vulnérable).
Il faut reconnaître que le débat public (y compris dans Pas de Côté) met davantage en avant les thématiques climat.
Et pourtant, l’extinction de masse du vivant que nous connaissons (par exemple, -60% de populations de vertébrés en 50 ans) n’est pas causée (à date) par le changement climatique. C’est davantage la “manière dont nous habitons l’espace” qui détruit le vivant (changement d’usage des sols, exploitation directe de certains organismes, pollutions diverses…).
L’IPBES avait déjà pointé les 5 grandes pressions qui pèsent sur la biodiversité.
Se concentrer uniquement sur le carbone, c’est rater l’effondrement du vivant déjà en cours. Aurélien Barrau nous le rappelait avec son franc-parler habituel :
“On s’en fou complètement du carbone […], avec un bulldozer qui fonctionne à l’énergie solaire, on peut raser la foret amazonienne, on n’aura pas émis de CO2, mais on aura quand même rasé la forêt.”
Voilà qui remet quelque peu en place.
🎉 Le vrac des Good News
Les constructeurs automobiles sentent le vent tourner. Ils sont désormais plusieurs (Fiat, Ford, Mazda, Jaguar…) à avoir annoncé une production de véhicules exclusivement électriques d’ici 2025 ou 2030. C’est pas la panacée, mais ça bouge !
Railcoop, la coopérative du ferroviaire citoyen lance un nouveau tour de financement. On peut monter à bord et devenir sociétaire de ce très beau projet. Pour redécouvrir Railcoop, c’est en podcast, et c’est ici.
💔 Le Chiffre : ça pique fort
C’est incontestablement le chiffre de la semaine. Il devrait faire la Une de tous les journaux ! Et disons le clairement, il ne fait pas plaisir du tout !
Les experts du réseau REN21 ont publié mardi une version actualisée du mix énergétique mondial. On y apprend que les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) représentent 80,2% de notre consommation d’énergie finale en 2019.
Ces fameuses énergies fossiles qui émettent du CO2 responsable du réchauffement climatique.
Au delà du chiffre brut, ce qui fend le cœur, c’est la dynamique : en 2009, les énergies fossiles représentaient 80,3% de notre consommation d’énergie finale.
Dit autrement, en 10 ans, nous n’avons pas réussi à décarboner notre énergie d’un pouce. Tout ça pour ça.
Alors, oui les énergies renouvelables ont progressé. Mais les énergies fossiles aussi, dopées par les investissements massifs des banques et des Etats qui continuent de soutenir la filière.
Dans un contexte de croissance forte de la demande, les énergies “bas-carbone” ne remplacent pas les énergies fossiles, elles s’y ajoutent. La transition ne se fera pas sans l’indispensable SOBRIETE.
Le rapport conclut sans ambiguïté :
"Nous sommes loin du changement de paradigme nécessaire à un avenir énergétique propre, plus sain et plus équitable"
Sondage de la semaine : quel sentiment vous anime en lisant ce chiffre ?
🏅 Les faiseurs
Non pas 1, mais 6 faiseurs au programme de ce dimanche.
Reporterre nous fait découvrir le combat des 6 lauréats du prix Goldman 2021, l’équivalent du prix Nobel pour l’environnement.
J’ai particulièrement été touché par le combat Sharon Lavigne qui se bat aux Etats-Unis contre les 200 usines pétrochimiques toxiques installées le long du Mississipi. L’Agence de Protection de l’Environnement y a comptabilisé des taux de cancers 50 fois plus élevés qu’ailleurs aux Etats-Unis.
Le combat Sharon Lavigne a fait renoncer l’entreprise chinoise Wanhua à un projet de nouvelle usine géante de plastique à proximité des habitations.
Les autres parcours et combats des 6 lauréats sont à découvrir ici.
🚴♀️ Greenwashing : du très haut niveau
Alors là, on franchit encore un cap dans la communication malhonnête.
Le vendeur de SUV Volvo se lance dans une série de podcasts, et c’est absolument scandaleux.
La thèse du premier épisode : tous les moyens de transport polluent !
Un tiers de l’épisode est consacré à expliquer que produire un vélo émet du CO2 (ils parlent d’acier fondu, de brûler les pneus en fin de vie, et de pétrole et de charbon pour l’énergie nécessaire à le fabriquer)… les mots choisis ne le sont pas au hasard.
Cette partie infâme se termine avec le commentaire suivant :
“…et c’est sans compter sur tout le CO2 qu’émet le cycliste quand il est en plein effort…”
Et puis ensuite, c’est un festival : tous les exemples choisis sont caricaturaux et à l’avantage de la voiture, qui, au fil de l’épisode devient le moyen de transport le plus vertueux.
Et pour servir cette cause, on utilise la voix d’une petite fille “innocente” qui pose des questions et à qui on explique la mobilité avec malhonnêteté.
Le pire de la communication en un seul podcast, c’est très fort.
💰 Ressource : hâte !
Cette semaine, la ressource est un rendez-vous : 23 juin, à 18h !
Vous avez été nombreux à réagir au chiffre hallucinant de la semaine dernière sur l’exposition des banques aux énergies fossiles.
Pour creuser ce sujet et l’élargir à celui de la finance, je ne peux que vous conseiller de regarder l’excellent collectif “Pour un Réveil Ecologique” interpeller les patrons des grandes institutions financières.
Vous pouvez leur faire confiance, le sujet sera abordé de manière courtoise, mais sans concession. Il s’agira de confronter les paroles aux actes… ça promet.
Le casting de la table ronde est de très haut niveau.
Hâte de découvrir les actes de Frédéric Oudéa, le directeur de la Société Générale, banque parmi les plus exposée en Europe aux énergies climaticides.
Sondage de la semaine dernière :
A 80%, vous êtes défavorables au road trip des saumons en Californie. Le principe : les “sauver” de la sécheresse et réalisant une partie de leur trajet migratoire par la route dans des camions citernes.
Faîtes-en profiter les copains, partagez cet article !
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