Le “risque” en écrivant une revue de presse chaque semaine, confortablement installé à son bureau, c’est de tomber dans le YakaFokon.
Ma chance avec 345 PPM, c’est de travailler au quotidien sur le terrain avec celles et ceux qui vivent concrètement les enjeux de la transition. La transition ne se fera pas CONTRE eux, mais AVEC eux. C’est ma conviction profonde.
C’est une richesse inestimable pour confronter les idées théoriques intellectuellement satisfaisantes aux contraintes de la vraie vie. C’est ce que je vais essayer de partager avec vous dans cette série de billets.
Le rendez-vous est pris, ce sera le premier mercredi de chaque mois. Voici “déjà” le 4ème épisode.
Terminons “l’année” par une note positive. Cette semaine, j’ai envie de vous raconter une mission de 345 PPM où toutes les cases ont été cochées. C’est pas si fréquent alors j’en profite !
Que s’est-il passé cette fois-ci ?
Une sensibilisation approfondie :
L’entreprise a décidé d’investir quelque chose de précieux : du temps.
Tout un comité de direction élargi (18 personnes) a consacré une journée complète pour se former au sujet de la transition.
Une journée riche avec une fresque du climat et des ateliers participatifs autour des risques physiques et de transition auquel sera confronté le modèle d’affaire de l’entreprise.
Une sensibilisation qui a été aussi réalisée auprès des équipes sur le terrain pour comprendre l’enjeu climatique global et le relier à l’activité de l’entreprise
On est tous ressortis de cette journée un peu chamboulés avec une seule idée en tête : agir ici et maintenant.
Une mesure préalable exhaustive :
Les émissions ne sont pas forcément là où on les imagine intuitivement.
Petit tour de table avant les résultats du bilan carbone pour demander aux collaborateurs leur intuition quant aux postes d’émission de gaz à effet de serre les plus significatifs pour leur activité.
“Je pense que c’est l’électricité. On en consomme beaucoup, il faut absolument la travailler en mettant des LED, des détecteurs de présence…”
Résultat du bilan carbone : l’électricité est quasi le poste le plus faible avec 2% des émissions. Il y a de quoi investir bien mieux son argent et son temps pour décarboner la chaîne de valeur. Quitte à agir, autant le faire là ou l’impact est le maximum.
Le bilan carbone aura permis de mettre des ordres de grandeur pour prioriser les actions à impact.
Je le précise, mais c’est une évidence : le SCOPE 3 faisait partie du périmètre pour intégrer TOUTES les émissions de l’entreprise. Les émissions directes comme les émissions indirectes.
Un plan d’action ambitieux, co-produit et piloté :
C’est probablement la case la plus importante, sinon à quoi bon.
J’ai tenté une approche différente en ne faisant cette fois-ci aucune recommandation d’action. L’idée était de faire émerger la totalité du plan par des ateliers avec les collaborateurs.
Une méthode “horizontale” qui a très bien marché. Les idées ont fusé et les collaborateurs s’en sont emparés pour les faire vivre et les piloter dans le temps avec des indicateurs factuels.
Ces ateliers ont abouti à un plan répondant à deux problématiques :
- Que faire maintenant pour réduire les émissions significativement sur l’existant ?
- Comment faire évoluer le modèle d’affaires progressivement pour le rendre compatible avec les limites planétaires ?
Ce plan est aujourd’hui déployé et suivi de près. #KeepGoing.
Un état d’esprit adapté :
C’était probablement LA condition préalable indispensable. Pour autant, pas la plus simple à obtenir, ni à “ressentir”.
L’entreprise a abordé ce travail avec des chacras hyper ouverts et la volonté de dépasser ses certitudes. Un état d’esprit marqué aussi par une certaine humilité face à l’étendue du chemin à parcourir.
Nous savions tous que les travaux de cette année n’était qu’un point de départ imparfait sur le chemin long et exigeant de la transition. #ProcessItératif
Une communication ultra minimaliste :
“Parler moins, agir plus” ou encore ”agir vraiment avant de parler” auront été les mantras utilisés par ce client.
Il n’y a donc pas eu de campagne de communication vantant des mesurettes ou une prétendue neutralité carbone.
Le temps est à l’action, 100% à l’action.
NB : Je ne donne pas ici le nom du client. L’intérêt de cette chronique n’est pas de faire de la pub mais simplement de partager en transparence une expérience concrète de mon travail auprès des entreprises.
Pour retrouver les épisodes précédents de la chronique, c’est ici :
On se retrouve dimanche, 11h, pour le format classique de la revue de presse.